“Si nous prenons la nature pour guide, nous ne nous égarerons jamais.” Ciceron

Urbanisation ou respect des écosystèmes ?
Chaque année, 100 000 citadins font le grand saut, changent de vie. Depuis les années 70, les Français, à l’inverse de leurs aïeux, migrent vers la campagne. Une terre synonyme de vie saine et d’épanouissement personnel. De plus en plus de jeunes adultes, rêvant de famille et de maison avec jardins, cherchent à quitter la ville synonyme de stress, d’embouteillages et de contrariétés. Mais pourtant, au XXIÈME siècle, la population mondiale sera de plus en plus concentrée sur les métropoles…
Il est bien sûr plus agréable de se réveiller au chant des oiseaux qu’aux cris des klaxons, d’être entouré de nature plutôt que de constructions diverses, etc. Nous ne sommes pas dans le caprice, loin de là ! C’est une volonté légitime qu’à l’homme de vouloir côtoyer, dialoguer avec cette nature qui gracieusement le revigore. Malheureusement, la biodiversité, cet équilibre des espèces, est menacé par l’anthropisation. Il convient donc de concilier urbanité et envie de Nature.
De fait, les espèces locales (faune et flore) sont victimes de nos idées de grandeur et de notre besoin incessant d’espaces. Il y a alors un débordement extra-muraux, il y a fort longtemps déjà, ce dernier entraîna la disparition des fortifications. La cité toujours plus gourmande, s’étale et impose sa loi. Elle gruge, envahie cette nature qui était jusque-là exemptée et paisible. L’homme s’accapare la moindre parcelle laissée en jachère ou inexploitée et l’investie.
Cependant, nous savons qu’il y a carence de logements… Alors, l’urbanisation ou le respect des écosystèmes ? Et si nous faisions des compromis… Et si nous utilisions nos études et connaissances pour aborder le “bâti” autrement… Et si, avant chaque projet était menée une réflexion de fond pour mieux vivre ensemble la cité, et permettre à chaque écosystème de s’y déployer en cohésion l’un avec l’autre… Il n’est pas nécessaire de réaliser des projets grandioses… De petits “rien” peuvent permettre le bien-être de tous…

Les oiseaux en ville
À n’y pas prêter attention, l’Europe a perdu plus de 400 millions d’oiseaux d’espèces communes en 30 ans. Nous perdons quelques pions et d’autres sont dans une position précaire. Dans la Capitale, par exemple, le moineau a vu sa population décliner drastiquement. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, trois individus sur quatre ont disparus en treize ans. Les amis de la biodiversité saluent l’objectif « Zero phyto » interdisant l’emploi de produits phytosanitaires dans nos espaces publics et en interdisant la vente aux particuliers.
Autre piège vital : les vitres ! Et pourtant, quoi de plus agréable que de faire entrer la lumière naturelle grâce à de larges baies vitrées… Néanmoins, elles leurrent les oiseaux, par leur transparence, mais aussi en reflétant l’environnement. C’est littéralement un tueur invisible ! Pour contrer cela, les urbanistes et architectes peuvent opter pour des constructions « bird friendly ». Pour être l’ami des oiseaux, il suffit d’utiliser certains types de verres (nervurés, teintés, opaques) ou des verres inclinés.
Les villes, subissant une cure de jeunesse, peuvent aider le moineau parisien, ses congénères et bien d’autres espèces cavernicoles, en n’obstruant pas les cavités et interstices servant d’abris essentiels à leur survie. Nous pouvons leur donner une chance supplémentaire en installant simplement des nichoirs ou en prolongeant les abords des édifices. Dans cette volonté d’abriter la vie, nous pouvons aussi proposer des hébergements, sous formes de ruches, nichoirs, martinets, buissons, etc.

Une prise de conscience nécessaire
Heureusement, notre génération prend conscience des dégâts causés et réalise que les solutions d’hier ne sont pas celles de demain. L’homme, après s’être remis en question, doit briller par son intelligence et sa capacité d’innover. Afin de pallier à une urbanisation nécessaire, il faut avoir les bons réflexes ! Avant tout projet, il est judicieux de faire appel à un écologue. Celui-ci réalise des études d’impacts, en mesurant préalablement l’empreinte de l’homme sur l’environnement et la biodiversité. Une démarche préventive et clairvoyante, n’est-ce pas ?
Tout est propice à abriter un écosystème, même nos toitures ! Le toit végétalisé est la solution à de nombreuses carences urbaines et est très tendance. Ils compensent le manque de verdure et sert d’isolant de toutes sortes (thermique, phonique, etc.). Il se veut réducteur de pollution, il régule l’eau de pluie, à une durée de vie honorable et peut se vanter d’être plutôt esthétique. Ecologiquement parlant, il est plutôt « sexy » ! Il peut même devenir un espace partagé par la possibilité d’y cultiver des potagers et répondre à l’autosuffisance alimentaire, en circuit court, qui sera également un sujet à développer… Aujourd’hui, avoir la main verte est un signe de bonne santé !
Les villes exposent leur belle volonté « verte », en se labellisant « ville fleurie ». Une obtention scellant plusieurs engagements, dont l’amélioration du cadre de vie de ses citadins, et qui vient aussi bonifier son image. Mais au delà du simple fleurissement, c’est toute une population qui se met en action pour un retour vers la Nature… de la simple balconnière, aux jardinières des villes, à la culture aux pieds des arbres, aux jardins partagés, aux espaces verts différenciés, aux façades et toitures végétalisées… toutes les initiatives sont les bienvenues pour notre équilibre, notre bien-être et le retour à une harmonie avec les écosystèmes qui nous entourent…
Sources :
France TV info(https://www.francetvinfo.fr/societe/tendance-ces-citadins-qui-quittent-la-ville-pour-la-campagne_1841743.html)