L’un des challenges du XXIÈME siècle : une ville inclusive, résiliente et durable…
Dès 2009, le maire de Denvers, Wellington Webb, résumait ainsi les enjeux urbains de l’humanité :“Le XIXème siècle était un siècle d’Empires, le XXème un siècle d’États-nations. Le XXIème siècle sera celui des Villes”.
Pour construire la ville de demain, un ensemble de défis majeurs nous impose de nous réinventer. En 2050, nous serons 9,8 milliards d’habitants sur notre planète, dont 75% seront citadins. Une croissance exponentielle, non sans conséquences sur notre environnement.
Si la situation est délicate, les nouvelles technologies pourraient nous aider à surmonter ces défis.
Face à l’urgence et à cette complexité, la ville connectée pourrait alors être un moyen de mieux nous organiser, d’optimiser nos comportements et limiter notre consommation de ressources naturelles.
D’autant plus que la ville de demain sera notre territoire, de notre naissance à notre mort, en passant par l’enfance, l’adolescence, la maturité et la vieillesse.
Il est important que nous y vivions à notre rythme, dans des espaces dédiés et il sera nécessaire que chacun s’y épanouisse, en santé ou en maladie.
Dès aujourd’hui, nous devons penser à réorganiser notre espace collectif de manière optimale, afin de mieux vivre ensemble et d’offrir un niveau de confort égal à chacun d’entre nous.

Les nouvelles technologies rendent la ville inclusive
Nous rendre autonomes, nous informer sur nos comportements, faciliter notre quotidien, la ville numérique a de nombreuses vocations. Néanmoins, la ville du XXIème siècle ne doit pas oublier d’être inclusive, elle doit être accessible et s’adapter à tous. Il est exclu d’exclure !
Et bien au contraire, le développement des nouveaux moyens de communication favorise les échanges, permet un contact permanent. Nous pouvons rencontrer des personnes ayant les mêmes centres d’intérêts, notamment par l’intermédiaire des réseaux sociaux.
Nous pouvons développer un réseau de partage et d’échanges au sein de notre voisinage, notamment via des applications telles que Smiile.
Finalement, la ville nouvelle a donc su inventer un mode de participation novateur de gouvernance urbaine, qui stimule l’ensemble des citoyens.
On parle aujourd’hui de CivicTech, ces plateformes interactives incitent au dialogue entre les pouvoirs publics locaux et leurs riverains. Celles-ci permettent de redonner une voix et un accès égal et équitable à chaque habitant.
Si ces perspectives sont louables et à valoriser, elles pourraient représenter un risque pour le bon développement de la ville inclusive. La digitalisation est aujourd’hui inévitable.
Les équipements technologiques sont les composants essentiels de l’urbanité de ce siècle. Pourtant, comme le décrit le scientifique Carlos Moreno, nous ne devons pas oublier d’humaniser cette ville, car au-delà des outils, c’est avant tout l’humain qui est intelligent :
« À l’heure où notre monde se transforme en profondeur sous l’effet de grandes mutations technologiques, économiques, sociétales, environnementales et politiques, les espaces urbains cristallisent tous les enjeux de notre développement futur. Et pourtant – la ville de demain, comme celle d’hier, doit être un lieu de rencontres, d’échanges, de vie, une ville pour les femmes et les hommes qui l’habitent et la rendent vivante »
Une ville “vivante” doit donc être accueillante et bienveillante
Elle doit assurer à chacun un environnement qui favorise l’exercice en toute égalité des droits humains par un accès sans restriction aux espaces urbains, aux infrastructures et aux services.
Cela peut passer par le développement de capteurs capables de guider les malvoyants en ville, ou par l’installation de bancs modulables, qui s’adaptent aux besoins des personnes âgées ou en situation de handicap.
Si nous mettons de plus en plus en avant le risque d’un renforcement des inégalités via le développement des outils numériques, nous oublions souvent de parler du risque d’un fossé intergénérationnel ou intellectuel par manque de pédagogie et d’inclusion de l’ensemble des participants dans l’aventure technologique qui nous attend.
Le déploiement de la ville intelligente et celui des dispositifs connectés qui lui sont associés pourraient être comparés à la création d’un nouvel alphabet universel, auquel nous devons avoir accès pour être en capacité de lire la ville de demain, et de l’écrire.
Au final, la ville que nous édifions doit être intelligente et inclusive. Nous devons former et constituer un langage collectif pour communiquer et vivre ensemble demain, dans le respect de tous les êtres humains mais également dans celui de l’ensemble des écosystèmes au sein desquels nous évoluons.
C’est un autre des enjeux de l’urbanisation et l’anthropisation est l’incidence néfaste sur le climat… sujet lui aussi complexe, pour une ville durable !